Libérez votre créativité avec la contrainte
Vendredi 25 janvier 2019 - Du Vent dans les Branches
Que vous écriviez une histoire, que vous composiez une musique, que vous réalisiez une vidéo, quel que soit votre projet, la contrainte vous libère.
En choisissant de faire une vidéo à partir d'une musique, vous vous imposez une règle difficile. Mais travailler sous la contrainte libère l'esprit des influences extérieures et des facilités qui ne font que détruire votre projet.
En choisissant une contrainte, vous êtes libre de faire ce que vous voulez tout en restant cohérant avec votre projet. En d'autres termes, vous vous imposez de ne pas divaguer, de ne pas vous égarer en considérations distinguées hors de propos, du style plaire, faire joli, démontrer que..., etc... Vous restez concentrée, concentré sur votre projet.
La musique impose la durée de la vidéo et le rythme des images. Par exemple, une fois le story board rempli, vous ne pouvez pas ajouter une image sans en enlever une autre.

Réaliser une vidéo en ajoutant des images sur une musique est plus difficile que faire une vidéo à partir d'images sur lesquelles vous ajoutez des textes, des voix, des musiques.
Par contre, vous êtes libre de choisir les images que vous voulez, sur le thème que vous voulez.
Réalisation d'une vidéo sous contrainte
Vous commencez par disposer votre musique sur le story board. Après avoir testé plusieurs logiciel, j'utilise Magix Vidéo deluxe Plus.

Ensuite, vous observez les durées possibles des images pour rester dans le rythme de la musique. Puis, vous imaginez une histoire ou un thème, avec cette idée de la durée des images, du rythme et de la mélodie de la musique.
En divisant la durée de la musique par la durée moyenne des images, vous obtenez le nombre approximatif d'images à trouver ou fabriquer.
Ainsi, pour réaliser Horloge trilogique j'ai choisi environ 200 photos sur Unsplash, site d'images libres de droits : des paysages de nature, des animaux, des plantes, des visages, des gens, des grandes villes... L'idée était de montrer le passage d'une nature peuplée et vivante, à une Terre de plus en plus bétonnée et polluée.

Sur votre story board, vous disposez maintenant vos images en regard de la musique, de façon à raconter une histoire. Puis vous ajustez la durée de chaque image pour correspondre au rythme de la musique.



Bien entendu, vous pouvez faire varier le rythme des images, en fonction du propos.
Au début d'Horloge trilogique, le rythme des photos est très rapide, puis il diminue. C'est très agaçant de voir disparaître les photos avant d'avoir pu admirer les beaux paysages. Mais c'est justement ce qui se passe dans la réalité : la nature disparaît à une vitesse vertigineuse, sans que rien ne change dans nos sociétés. Paysages, plantes, animaux disparaissent et même les gens sont broyés.

La musique impose son tempo d'horloge. Les photos défilent inéluctablement, de la nature aux grandes villes. Avec la même musique, j'aurais pu choisir d'autres photos, pour raconter une autre histoire sans parole.
Si j'avais fait durer les premières images 3 fois plus longtemps, on aurait eu le temps de les voir. Mais je n'aurais pas raconté la même histoire.
Voici maintenant le défilement rapide des images, tel qu'il apparaît dans Horloge trilogique.
On constate que la contrainte qu'on s'impose, loin de nous limiter, assure au contraire une liberté de création, qu'on n'a pas du tout quand on se disperse sur tout et n'importe quoi. La contrainte permet de rester concentré sur la logique du projet. La contrainte nous oblige à construire notre histoire de façon cohérente, pertinente, sans fioritures.
Prolongation
- Horloge trilogique : voir la vidéo.
- La fiction numérique, un collage de textes, d’images et de sons.
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