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Feuilles d'automne

Planète Terre

Vivre en paix

Où est la violence ?

Lundi 30 décembre 2019 - Feuilles venues d'ailleurs

Incendie de forêt aux USA - Photo by Matt Howard on Unsplash

Photo by Matt Howard on Unsplash : incendie de forêt aux USA

La violence est-elle dans la tentative de réélaborer le monde ou dans l'interdit réactionnaire ? La violence est-elle dans les débordements qui accompagnent un piquet de grève ou dans le diktat de rentabilité imposé par les fonds de pension détenteurs ? La violence est-elle du côté du militant de la cause animale, souvent virulent dans son exhibition des faits, ou de celui du bon et sage croyant qui dévore l'agneau exterminé, loin de son regard, dans les pires conditions ? La violence est-elle dans les mots enflammés de celui qui dénonce ou dans la condescendance polie et précieuse de celui qui refuse d'envisager un possible qui lui serait moins favorable ? La violence est-elle dans le fait de violer la loi en traversant une frontière interdite ou dans l'existence même de cette loi qui éradique les porosités et condamne certains à la misère quand d'autres jouissent de l'opulence ? La violence est-elle dans le fait de l'activiste de l'écologie ou du respectable conducteur de véhicule tout-terrain ? La violence est-elle dans les manifestations musclées des opprimés ou dans la surdité polie des dirigeants et des nantis ? La violence est-elle dans la résistance syndicale ou dans les licenciements imposés par des actionnaires invisibles et omnipotents ?

Des univers multiples, Aurélien Barrau, Dunod 2017, p.101.

Aurélien Barrau est astrophysicien, chercheur au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie à l'Université de Grenoble.

Au-delà de l'amusement de trouver des propos politiques dans une vulgarisation scientifique, j'ai envie de dire que ces violences sont systémiques (elles concernent 3 parties, celle contestataire, celle contestée et le reste de la population) et qu'on accepte ou refuse la violence, ces violences engagent la responsabilité des 3 parties. Et puis, ces violences sont là et se répètent.

Pourtant nombre d'entre elles et bien d'autres, il y en a tellement, tomberaient d'elles-mêmes, si nous étions passés (en douceur, depuis les années 1970) dans un monde gouverné par une autre logique que celle du capitalisme en faillite, dont la finalité est d'accumuler le plus possible de richesse par la compétition des plus forts et sûrement pas la justice sociale, le partage à égalité.

Par exemple la violence faite aux enfants, aux femmes et aux hommes réduits à une vie de misère, en particulier tous ceux qui survivent dans la rue, chez nous en France et ailleurs dans le monde, êtres humains exclus de la sécurité d'une vie normale, avec un domicile privé et un revenu permettant de vivre normalement, en sécurité.

Inondation 2015 en Grande Bretagne - Photo by Chris Gallagher on Unsplash

Photo by Chris Gallagher on Unsplash : inondation 2015 en Grande Bretagne

Je m'interroge sur la violence de quelques personnes fortunées décidant du non-avenir de la planète Terre et de ses habitants, de sa destruction systématique, environnement, plantes, animaux, êtres humains, et du massacre des populations, de l'explosion de la misère des survivants. Une telle violence, intériorisée à la façon d'une religion, qui détermine plus de 7 milliards d'habitants sur Terre à ne pas obtenir gain de cause, à savoir un monde apaisé et vivable normalement.

Quelle est la nature d'une telle violence ? Serait-elle héritée du Big bang ou de l'énergie cosmique d'un trou noir ? Une sorte d'énergie sombre ?

Une telle violence, ce mot violence n'a plus de sens.

On pourrait tout aussi bien dire "normal" :

- Comment ça va ?

- Normal.

- 2020 ?

- Normal.

 

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