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Feuilles d'automne

Planète Terre

Vivre en paix

Voici venir le néoromantisme décadent, la rimbautique célinitique

Vendredi 2 janvier 2015, 14:00 - Echos Parlants

Le diable s'habille en Houellebecq

Plus que jamais, Houellebecq se montre obsédé par la décomposition sociale et morale de la civilisation occidentale, par le déclin de la France et plus particulièrement ici le délitement de son système politique. ... Avec le regard froid de l’ethnologue, mais aussi celui acéré du moraliste plus que de l’analyste politique, Houellebecq n’a de cesse d’ouvrir les yeux de ses contemporains sur le changement majeur qu’est en train de vivre notre société, et qu’obstinément nous préférons ne pas voir – naïfs à croire notre monde immuable... (La vie, 30 décembre 2014)

Michel Houellebecq : Jacques Prévert est un con

... c’est en tout une forme de pathétique qui à mes yeux rend Michel Houellebecq aimable, et son échec, absolu, incontestable, pas même contesté par ses livres et leur auteur : livres qui me semblent comme ces suicides répétés qui perdent espoir en eux-mêmes à mesure qu’on les sauve... (Carnets, Arnaud Maïsetti, Août 2013)

En écho de ces 2 billets, voici

Le Roman des profondeurs (marque déposée) a marqué de ses lamentations la fiction jusqu'au cinéma : roman du moi profond complaisant, de la douleur, de la désespérance, de l'échec, de la perte. Regardez-moi ce malheur, Ah comme c'est beau, c'est vachement bon, c'est grand, sniffff...

Après l'époque où, pour exister à la télé, il faut sortir ses tripes, voici celle où ça pue la merde.

A présent, en phase avec son époque hyper-violente dans son ardent mélange d'argent de sexe et de mort, voici venir le Néoromantisme décadent (je ne me répète pas, j'insiste), complaisance facile (et inutile), il n'y a qu'à se laisser écrire ce qui vient naturellement à l'âme chrétienne imprégnée de civilisation et de culpabilité, quand elle vomit haine, rancoeur et frustration. Si cette rimbautique célinitique a séduit ses lecteurs et lectrices, rien d'étonnant : ils veulent leur biberon d'amertume, elles le veulent, Oh ouiii... c'était bien mieux avant, snifff...

Allez Junkies, arrêtez de pleurnicher, le voilà votre biberon, il arrive, il est là sur l'étagère de votre libraire, à côté d'Harry Potter. Le dernier Houellebecq est arrivé, tradition lamentation, Ah comme les pourri(e)s sont pourri(e)s. Miam ! et voyez ce qu'ils font, comme c'est dégueulasse, Miam-miam. L'avenir radieux vous fait peur ? alors, bonne année, Junkies, beaux rêves bêtasses et sourire niais, voici venir le temps de l'apocalypse. Dieu comme c'est bon. Les bonbons.

Sans blague, Junkies, qu'avez-vous appris ? Depuis L'extension du domaine de la lutte qu'avez-vous appris de la société dans laquelle vous vivez, que vous ne connaissiez déjà ? Quoi, vous vous chouchoutez à la morale, grandeur et décadence, l'honneur, nous n'avons pas les mêmes valeurs ?

Pas de réponse, ils ne m'ont même pas entendu, elles sont déjà parties. Bye...

Pour ma part de rêve, je retourne jouer du saxo, une musique satanique, une musique d'enfants autour de minuit, lire des histoires qui ne sont même pas vraies, Hé, Haroun, attends-moi ! Il était une fois, dans le pays d'Alifbay, une ville triste, la plus triste des villes, une ville si épouvantablement triste qu'elle en avait oublié son propre nom. Elle se trouvait près d'une mer lugubre remplie de poissons-chagrins, si désagréables à manger...

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