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Jardin de pierres

Planète Terre

Vivre en paix

Rêve de gosse

Par Sophie le mercredi 15 décembre 2010

Soleil, gribouillage, Jacques Bouchut

Soleil, gribouillage mai 2011, Jacques Bouchut

En voyant tous ces jouets aux vitrines des magasins, je me demandais : A quoi rêve un gosse quand arrive Noël ? Vous me direz peut-être : ça dépend. Alors je vous pose la question : Qu'est-ce qui vous a permis d'avoir des rêves de gosse ?

Silence et perplexité, évidemment.

Alors je précise : Qu'est-ce qui vous a permis de vivre votre vie d'enfant sans y penser, sans vous inquiéter ? Aller à l'école, jouer avec les autres, rire et pleurer, vouloir être grand afin de faire ce que vous vouliez, sans avoir les parents sur le dos (qui disent fais pas ci fais pas ça ). Sur quoi pouviez-vous compter absolument, sans même y penser ? Comme le jour et la nuit, le soleil et la pluie, la Lune qui tourne autour de la Terre et la Terre autour du soleil, même si c'est tout le contraire que vous constatiez (comme tout le monde) : le soleil qui se lève à l'Est le matin et se couche à l'Ouest le soir.

Je ne sais pas pour vous (évidemment), mais pour moi le monde se serait effondré si je n'avais pas eu quelque part où aller, si après l'école, après avoir joué, je n'avais pas pu rentrer à la maison, retrouver ce lieu particulier qui existe même quand on n'y pense pas, qu'on soit à l'école ou à la maison.

Est-ce qu'on peut vivre sa vie d'enfant, sa vie d'adulte, si on ne peut pas compter sur ce lieu magique ou si ce lieu n'a jamais existé ou n'existe plus ? Quelle que soit sa nature, maison, appartement, caravane, mobile home, tente nomade dans certains pays... mais certainement pas centre d'hébergement, asile de nuit, refuge !

Même les lapins ont un terrier, est-ce que chaque être humain n'a pas le droit inaliénable d'avoir son chez-soi ? La possibilité sans y penser, sans s'inquiéter, chaque jour et chaque nuit, de rentrer à la maison, à tout moment d'être chez soi comme bon nous semble. Pas simplement un logement et surtout pas provisoire ou temporaire.

Est-ce que chaque être humain en société, c'est-à-dire depuis au moins 10 000 ans ce n'est pas rien, n'a pas le droit inaliénable d'appartenir à sa société ? Cet enfant français qui rêve d'autre chose, qui voudrait bien avoir ceci ou cela, qui est joyeux ou en colère, ça dépend des moments, qui travaille bien ou pas à l'école, est-ce qu'il doit mériter sa nationalité, la justifier ? Est-ce qu'il pourra rentrer à la maison quand bon lui semble, ou bien si... et devra s'en aller sinon ? Est-ce qu'il est français si... et autre chose sinon, selon sa religion, l'origine de ses parents, de ses grands-parents ou de ses ancêtres ?

Je ne sais pas pourquoi je vous embête avec ça, puisque ce gosse n'a nulle part où aller et que c'est pour ça qu'il va partout et n'importe où. A quoi rêve un gosse qui n'a nulle part où aller ?

Vous trouvez ça normal ? 10 000 ans après, c'est vraiment nul ! Non ? Alors je le dis : pour moi ça suffit ! C'est non ! ça fait un non de plus. Et ce n'est pas parce que je suis une fille que ça ne compte pas.

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