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Jardin de pierres

Planète Terre

Vivre en paix

La morale le-rale-le-rale s'en allait tout simplement

Par Sophie le jeudi 26 mai 2011

Quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend, on se dit que tout fout le camp, y a plus de morale. D'ailleurs, par les temps qui courent, plus personne n'a le moral. C'est bien la preuve !

Hier soir chez des amis, au cours d'un repas déstructuré comme il se doit en ces temps de cuisine moléculaire, l'actualité mondialisée a été commentée : la crise financière du pipi de chat de gouttière, les irradiés de Fuku tout le monde s'en fout, massacrés en Libye, en Syrie, hommes, femmes, enfants, où est le problème ? Ah bien sûr, la morale ça change tout : ça remonte le moral. Avec un million, vous êtes libéré sous caution. Sinon vous restez en prison. Très choquant, n'est-ce pas ?

Ce matin je pense à Montesquieu : Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres.

Effectivement, nous sommes bien obligés de produire de l'électricité nucléaire, quitte à empoisonner la Terre pour des milliers d'années, au risque, plus que probable, d'irradier des populations en cas d'accident grave, nous n'avons tout simplement pas le choix ! C'est plus qu'un droit, c'est un devoir. De toute façon, nous ne sommes pas fous comme à Fuku, en cas de problème nous déplacerions ces populations à plus de 100 km du réacteur en feu. Et je dirais même plus, 200 km dans le sens du vent s'il le faut, selon la Météo. Question d'humanité.

Effectivement, il faut bien vendre des armes, soutenir des dictatures, expulser des immigrés (pas tous, seulement les clandestins, nous sommes humains tout de même), enrichir les riches, les pauvres vous n'y pensez pas : ils sont bien trop nombreux et, en ces temps de restriction budgétaire, nous faisons la chasse au gaspillage. D'ailleurs, faites le calcul : une fortune de 500 millions d'euros, redistribuée à 10 millions de personnes, ça ne fait jamais que 50 euros par personne, même pas un plein d'essence ! Et puis un million, c'est vite perdu en bourse, il faut avoir les reins solides.

La critique est facile, mais vous avez des solutions, vous, pour lutter contre la mondialisation ? Pour payer des salaires une entreprise doit faire des affaires, du chiffre d'affaires et des bénéfices, il faut rémunérer les actionnaires sinon elle disparaît, c'est ça que vous voulez ? Vous voyez comme c'est difficile à notre époque, même en pillant la planète, même en encaissant les bénéfices et en refacturant les pertes au contribuable, les financiers ne s'en sortent pas. Et puis, soyons réalistes, tous ces gens à la rue, ils l'ont bien cherché : dans notre société tout le monde a sa chance, il faut la saisir. Bon d'accord, l'ascenseur social monte et descend, à vous de choisir. Quant à ces femmes abusées, il n'y a pas mort d'homme, non plus. Relaxe, ce sont des hommes que diable, il faut bien s'amuser quand on a des responsabilités.

Et la première des responsabilités c'est l'action : faire quelque chose pour faire avancer les choses, transformer la matière en énergie, l'énergie en richesses, les richesses en bonheur, il faut pouvoir, il faut vouloir. Voilà, c'est dit, c'est la vie. Qui ne risque rien n'a rien, que les meilleurs gagnent. Vous êtes bien d'accord avec moi ?

Signes noirs, gribouillage Jacques Bouchut

Signes noirs, gribouillage mai 2011, Jacques Bouchut

Comme je sens que vous vous énervez, vous êtes fatigués, exaspérés, pour avancer un peu je vous pose la question : Aujourd'hui, en 2011, qu'est-ce qui est humain, qu'est-ce qui est inhumain ? Un jour où l'autre il faudra bien répondre, avant que d'autres, très mal intentionnés, reviennent nous casser les pieds avec leur morale hypocrite. Il faudra bien définir concrètement l'inacceptable, c'est-à-dire ce que l'on refuse absolument grâce à la loi, par l'exercice de la justice, pour que chaque être humain puisse vivre.

En effet, pour un être humain, vivre dignement, vivre humainement, c'est vivre, tout simplement.

Commentaires

  1. Le dimanche 5 juin 2011 par sandrin : voilà un texte à la Montesquieu justement, plein d'ironiques assertions. j'aime bien vos gribouillis. sur cet article comme sur les autres. je trouve l'idée excellente. la main qui trace des humeurs ?
  2. Le lundi 6 juin 2011 par Jacques : Merci. Je suppose que oui, plutôt un état d'esprit qu'une tentative d'illustration. A se demander si chaque dessin (ou collage ou photo) n'est pas un texte en devenir ou un texte possible. Cependant, la seule réalité entre le texte et l'image choisie, c'est le lien établi par le titre de l'image.

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